L'existence du mal doit-elle nous empêcher de croire ?
Bonjour, J'ai lu quelque part l'équation suivante: Si Dieu est amour et que le mal existe, alors Dieu n'est pas tout puissant. Si Dieu est tout puissant et que le mal existe, alors Dieu n'est pas amour. Si Dieu est amour et qu'il est tout puissant alors le mal de devrait pas exister. Mais pourquoi ne pourrions nous pas croire que Dieu est amour, Dieu est tout puissant ET que le mal existe quand même. C'est simplement que nous ne pouvons pas tout comprendre! Sommes-nous toujours obligés d'avoir tout à expliquer? L'acte de foi ne serait-il pas d'aller jusqu'au bout de la raison et après... faire un saut dans l'inconnu, dans la confiance malgré tout? Qu'en pensez-vous?
>Cher Domino,
Je ne sais pas trop quoi répondre à votre question si ce n'est que je trouve
que vous êtes un bon théologien !
Depuis plusieurs millénaires, l'humanité se pose la question du mal en lien
avec l'existence de Dieu. Plusieurs sociétés (les Égyptiens ou les Grecs par
ex.) ont répondu à cette question en affirmant l'existence à la fois de divinités
du Bien et de divinités du Mal. Mais si nous n'affirmons l'existence que d'un seul
Dieu, donc que nous sommes monothéistes, il faut expliquer l'existence du mal
autrement.
Nous butons alors contre les questions sans réponses que vous décrivez au début
de votre question. Dieu est tout puissant, il est amour, et pourtant le mal
existe. Que faire ?
Je crois qu'il faut alors reconnaître notre incapacité à aller plus loin. Le
mal existe, et nous ne pouvons qu'en faire le constat.
Les mots que vous utilisez dans votre question sont révélateurs. Lorsque vous
dites que Dieu est amour, vous utilisez le verbe croire. Tout est là ! Avec
le mal, nous sommes dans le domaine du constat, avec Dieu, nous entrons dans
le domaine de la foi.
Il faut, je crois, renoncer à tout vouloir expliquer. Pourtant, je ne prone
pas du tout l'obscurantisme. Renoncer à tout comprendre et croire aveuglément
peut s'avérer dangereux.
La particularité de la religion chrétienne tient au fait que le Dieu auquel
nous décidons de faire confiance ne nous est pas totalement inconnu. Dieu a
envoyé son fils aux hommes pour qu'il leur révèle qui il est.
Que Jésus nous apprend-il de Dieu ? Je crois que Jésus a révélé à toute l'humanité
que Dieu n'est pas une force lointaine et inconnue, mais un Dieu proche. Jésus
nous a aussi révélé que le Dieu tout puissant n'est pas un Superman qui étale
ses pouvoirs, mais un Dieu qui est prêt à mourir sur une croix.
C'est complétement fou : un Dieu qui meurt bassement. Mais c'est le Dieu qui
nous est révélé. À nous maintenant de choisir de faire ou non un "saut dans
l'inconnu". À nous de décider si nous faisons confiance ou non à ce Dieu plutôt
intattendu.
J'aimerais encore ajouter une chose sur le mal. Il s'agit d'une réflexion du
philosophe P. Ricoeur.
Il existe différentes catégories du mal. Il y a le mal inexplicable que nous
subissons, les catastrophes naturelles par ex. Mais il y a aussi le mal que
nous faisons.
Ricoeur disait alors qu'avant de s'attaquer à la grande question du Mal, nous
pourrions commencer par éviter de faire subir aux autres le mal que nous produisons
!
Je ne sais pas trop quoi répondre à votre question si ce n'est que je trouve
que vous êtes un bon théologien !
Depuis plusieurs millénaires, l'humanité se pose la question du mal en lien
avec l'existence de Dieu. Plusieurs sociétés (les Égyptiens ou les Grecs par
ex.) ont répondu à cette question en affirmant l'existence à la fois de divinités
du Bien et de divinités du Mal. Mais si nous n'affirmons l'existence que d'un seul
Dieu, donc que nous sommes monothéistes, il faut expliquer l'existence du mal
autrement.
Nous butons alors contre les questions sans réponses que vous décrivez au début
de votre question. Dieu est tout puissant, il est amour, et pourtant le mal
existe. Que faire ?
Je crois qu'il faut alors reconnaître notre incapacité à aller plus loin. Le
mal existe, et nous ne pouvons qu'en faire le constat.
Les mots que vous utilisez dans votre question sont révélateurs. Lorsque vous
dites que Dieu est amour, vous utilisez le verbe croire. Tout est là ! Avec
le mal, nous sommes dans le domaine du constat, avec Dieu, nous entrons dans
le domaine de la foi.
Il faut, je crois, renoncer à tout vouloir expliquer. Pourtant, je ne prone
pas du tout l'obscurantisme. Renoncer à tout comprendre et croire aveuglément
peut s'avérer dangereux.
La particularité de la religion chrétienne tient au fait que le Dieu auquel
nous décidons de faire confiance ne nous est pas totalement inconnu. Dieu a
envoyé son fils aux hommes pour qu'il leur révèle qui il est.
Que Jésus nous apprend-il de Dieu ? Je crois que Jésus a révélé à toute l'humanité
que Dieu n'est pas une force lointaine et inconnue, mais un Dieu proche. Jésus
nous a aussi révélé que le Dieu tout puissant n'est pas un Superman qui étale
ses pouvoirs, mais un Dieu qui est prêt à mourir sur une croix.
C'est complétement fou : un Dieu qui meurt bassement. Mais c'est le Dieu qui
nous est révélé. À nous maintenant de choisir de faire ou non un "saut dans
l'inconnu". À nous de décider si nous faisons confiance ou non à ce Dieu plutôt
intattendu.
J'aimerais encore ajouter une chose sur le mal. Il s'agit d'une réflexion du
philosophe P. Ricoeur.
Il existe différentes catégories du mal. Il y a le mal inexplicable que nous
subissons, les catastrophes naturelles par ex. Mais il y a aussi le mal que
nous faisons.
Ricoeur disait alors qu'avant de s'attaquer à la grande question du Mal, nous
pourrions commencer par éviter de faire subir aux autres le mal que nous produisons
!