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Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale

Jésus et la loi

Par
Réponse de
Bonjour! Ma question me vient après la lecture de quelques chapitres des Lévitiques (11à 27) Je mets rarement le nez dans l'Ancien Testament parce que je ne sais pas comment le considérer, avec ses préceptes stricts, concrets et astreignants. Dans quelle mesure sont-ils valables aujourd'hui? Quel rapport ont-ils avec le précepte de Jésus, plus ouvert "aimez-vous les uns les autres etc." aime ton prochain comme etc." Jésus dit qu'il n'abolit pas la loi mais l'accomplit. Si vous pouviez m'éclairer là-dessus... Ma question vient aussi en rapport avec l'homosexualité dont on parle de plus en plus (pacs,mariage)qui entre dans les moeurs, qui tente à devenir une façon de vivre au même titre que l'hétéro. Grand merci!
>C'est inouï ce qu'on lit ces temps-ci le Lévitique! Mais quand c'est pour poser
de bonnes question comme les vôtres, cela en vaut la peine! Sinon, je dois avouer
que ce n'est pas mon livre de chevet, ni celui où je trouve les maximes me permettant
de réguler ma vie! A propos de l'homosexualité, je préfère de loin les réflexions
de l'apôtre Paul en Rm 1 !

Mais vous avez bien saisi qu'il y a une évolution dans l'interprétation de la
loi de Dieu entre, par exemple, le Lévitique et la manière dont Jésus la voit.
Je ne suis pas sûr que Jésus puisse être considéré comme plus ouvert, si cela
signifie moins "strict, concret et contraignant" pour reprendre votre vocabulaire.
Si vous relisez les antithèses du sermon sur la Montagne (les célèbres: "Mais
moi je vous dis..." de Mt 5,22,28,32,34,39 etc.), vous vous apercevrez que Jésus
radicalise au contraire l'exigence de la loi. Il ne la rend pas plus facile, plus tolérable
ou plus tolérante. Il en rend la mise en oeuvre impossible pour bien nous montrer
que par nous-mêmes nous sommes absolument incapables de la mettre en oeuvre
(et d'être satisfaits de cette mise en oeuvre, voire nous en vanter devant nous-même,
autrui, Dieu). Il n'enlève donc pas un point sur le i du mot loi! (cf. Mt 5,18).
Il nous rend attentif que seul Dieu peut mettre en oeuvre sa volonté en nous.
Il nous faut donc lui laisser toute la place, vivre dans une totale dépendance
de Lui seul, mettre toute sa confiance (foi) en Lui...

Mais, en nous montrant que nous ne pouvons mettre la loi en pratique, il nous
invite aussi à nous concentrer non sur tel détail de l'application de la loi
(qui s'il était mis en oeuvre me permettrait de me sentir juste), mais sur l'esprit
qui la sous-tend. C'est pour ce faire qu'il nous rappelle que la loi se résume par le
triple commandement d'amour: de Dieu, du prochain et de soi-même! C'est en toutes
choses la liberté de Dieu, du prochain et de soi-même qu'il s'agit de défendre
inconditionnellement. Lorsque nous laissons à Dieu la liberté de nous rendre libre
et d'accorder sa liberté à notre prochain, alors la loi est accomplie. Je pense
que dans cette direction qu'il s'agit aussi de réfléchir la question de l'homosexualité.
Mon prochain homosexuel est-il intérieurement libre ? Si non, qu'est-ce que la
liberté de Dieu peut lui apporter ?....