Reconnaître les changements

Camille Andres / ©Max Idje
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Camille Andres
©Max Idje

Reconnaître les changements

Édito
La suspension de l’aide américaine au développement est vécue à juste titre comme un séisme par l’ensemble des acteurs du secteur, et comme un désastre humain.

La remplacer implique de repenser un fonctionnement ancré. Mais, surprise, cette réflexion est aussi ancienne que l’aide au développement elle-même: les études sur le sujet sont innombrables. L’une d’elles, «La coopération internationale à la croisée des chemins et des regards», un travail de master, est en cours à l’IHEID de Genève et sera publiée cette année. Ce que nous disent ses premières conclusions? Que la coopération internationale et l’aide au développement ont joué un rôle crucial pour répondre aux défis globaux de ces dernières décennies – et qu’elles représentent toujours un potentiel fondamental. Qu’au-delà de Trump, c’est toute une série de facteurs qui sont en train de la redessiner: influences politiques, numérisation, émergence de nouveaux acteurs… Mais, surtout, que toutes les solutions pour faire face aux limites et faiblesses de cette aide existent. Ce qui manque, c’est leur implémentation à large échelle, et donc la mise en place d’autres financements dont les pistes ont déjà été évoquées (acteurs privés, entreprises, banques, fondations…). L’enjeu n’est pas tant, pour le Nord, de «penser des solutions pour le Sud», mais de constater qu’elles existent, que de nouveaux acteurs sont apparus, que les équilibres de pouvoir ont changé, comme le montre notre dossier. D’autres lieux d’échanges et de décisions sont nés, dont les plateformes «Sud-Sud». Autant de réussites à valoriser.