Comment se comporter face à un enfant qui découvre la foi?
Bonjour, je suis un homme veuf depuis bientôt 7 ans et j’ai trois filles. Il y a cinq ans, j’ai découvert- un peu par hasard (à cause de la leucémie de ma mère), que je ne suis pas le père biologique de ma fille cadette. Je ne lui ai jamais raconté tout ça, j’avais en vérité peur de la perdre. Maintenant cinq ans plus tard, ma fille a vingt ans et je suis rassuré qu’elle sera toujours ma fille et moi toujours son papa. Néanmoins j’ai de nouveau peur. Elle vient de découvrir quelque chose qui m’est complètement inconnu c'est-à-dire la foi. Il n’y a personne dans notre famille qui croit, certainement pas du côté maternel. J’ai peur qu’on ne l’accepte pas telle qu’elle est, qu’on ne l’accepte pas à cause de ses convictions. Je voudrais défendre ma fille contre ces réactions douloureuses de la part de la famille mais c’est vrai que je m’avais préparé à un tout autre type de défense. (J’espère maintenant que personne ne saura jamais qu’il n’y a aucun lien biologique entre nous, ça deviendrait trop difficile pour elle.) En outre, je ne veux pas être exclu d’un aspect tellement important de sa vie mais je ne sais pas comment moi comme athée pourrais accompagner ma fille sur sa voie spirituelle. Avez-vous de conseils à me donner ?
Vos propos révèlent une partie de votre histoire. Merci de nous la partager, ce qui n'est pas toujours évident. Dans ces cas, un regard extérieur peut conduire parfois à des issues auxquelles on n'avait pas pensé.
Ceci dit, vos propos m'amènent à quelques remarques:
- Françoise Dolto a dit quelque part (je cite de mémoire): "Il suffit de quelques secondes pour être géniteur; il faut tout une vie pour être père. Vous êtes donc bien le père de votre fille, d'autant plus que vous semblez lui être très attaché.
- Cet attachement ne paraît même pas être possessif, puisque que vous acceptez son cheminement personnel.
- La seule chose que vous craignez, c'est le rejet de la part de sa famille. Certes, les remarques ne manqueront pas, mais pourquoi un rejet? Le respect est-il vraiment impossible?. Vous dites qu'elle a découvert la foi, mais vous ne dites pas de quelle foi il s'agit. Si c'est la foi chrétienne, elle aura sans doute été prévenue de ce risque, et appris à réagir en conséquence.
- Vous parlez d'accompagnement. Or on n'accompagne pas une fille de 20 ans comme on accompagne un enfant de 8 ans. Mais vu votre attachement mutuel, il peut s'instaurer un dialogue qui ne peut être que fructueux. Vos idées ne manqueront pas de questionner sa foi, et ses convictions questionneront votre athéisme.
- J'irais même jusqu'à dire - mais là, c'est plus à vous de juger -, que si sa foi s'épanouit, elle sera un jour à même d'accueillir la nouvelle de son origine, et d'assumer sa vie dans toute sa vérité.